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Champs d'Ialou

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Senedjem et Iineferti dans le Champs des Roseaux, domaine d'Osiris. Tombe de Senedjem TT1. 19e dynastie, règne de Séthi Ier. Haute Égypte, Thèbes ouest, Deir-el-Médineh

Dans la mythologie égyptienne, les Champs d'Ialou ou Champs des Roseaux[1] (en égyptien ancien Iarw- :

M17G1D21G43M2M2M2
) sont l'endroit où les âmes justes viennent se reposer si elles ont passé

toutes les épreuves de la mort.

Ce monde est à la fois souterrain, terrestre et céleste. La végétation y est abondante, il y a des champs à perte de vue. Les champs d'Ialou sont protégés par Anubis (dieu à tête de chacal), le gardien des portes de l'au-delà.

Du Livre pour sortir le Jour

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Dans le chapitre 110 du Livre pour sortir le Jour, les « Champs des Roseaux » constituent le domaine du dieu Osiris où le mort est assuré d'excellentes moissons. Osiris étant, en effet, la divinité funéraire par excellence, son domaine primitif se trouvait dans les lagunes du lac Menzaleh. C'était là que les Mendésiens plaçaient le Sokhet Ialou (le champ des fèves), refuge des âmes. Gaston Maspero a écrit que :

« Les champs d'Ialou suivirent la même fortune que les îles bienheureuses des Grecs ; ils se déplacèrent à mesure qu'on connut mieux la géographie de l'Égypte et des contrées environnantes. Ils partirent naturellement vers le Nord-Est, dans la direction qu'indiquait leur situation primitive. Plusieurs traits du mythe d'Osiris montrent qu'une de leurs premières étapes fut sur la côte de Phénicie. C'est en Phénicie, à Byblos, que le courant emporta le corps du dieu, qu'Isis se réfugia, qu'abordait chaque année la tête en papyrus jetée dans le fleuve par les prêtres d'Égypte. Je ne sais si de Phénicie les champs d'Ialou ne passèrent point sur la côte plus lointaine d'Asie Mineure ; le certain, c'est qu'ils quittèrent bientôt la terre pour s'élever au ciel. »

C'est au chapitre 110 du livre pour sortir le jour (le Livre des Morts) qu'apparaît le défunt dans les champs d'Ialou. La moisson y est foisonnante, le défunt peut apprécier les champs à perte de vue, et y « voir , Osiris et Thot chaque jour »[2] ou recevoir des offrandes.

Une peinture dans la tombe de Senedjem (TT1) dans le village de Deir el-Médineh, montre ces champs d'Ialou grouillants de vie, avec beaucoup de flores : palmiers-doum, palmiers-dattiers, sycomores, genévriers, etc. Le défunt, avec sa femme, y cultive de grands champs de blé, vêtu de ses plus beaux apparats, des vêtements de lin blanc. On les voit lors des trois saisons du calendrier égyptien : ils préparent le terrain à l'aide de vaches tirant une araire, puis sèment les graines. Lorsque le blé est haut et doré, ils le récoltent à l'aide d'une faucille.

On a souvent comparé ce lieu à un paradis champêtre. Les champs d'Ialou sont l'une des origines possibles de la légende des Champs Élysées grecs.

  1. Le grand nombre de traductions de ce même lieu (Champs d'Ialou, Champs d'Iarou, Champs des roseaux, Champs des genêts, Champs d'Hotep, etc.), comparé à tort au « paradis », ont conduit à une méprise sur la véritable nature de ces champs qui n'étaient à l'origine que des roseaux sur un terrain marécageux et désolé, et qui sont devenus peu à peu des terres agricoles fertiles et proliférantes. Voir aussi : Christiane Ziegler et Jean-Luc Bovot, L'Égypte ancienne : Art et archéologie, La Documentation française, École du Louvre, Réunion des musées nationaux-Grand Palais, coll. « Petits manuels de l'École du Louvre », (1re éd. 2001), 511 p., 20,5 cm (ISBN 2-1100-4264-8, 2-7118-4281-9 et 978-2-7118-5906-1), p. 236-237
  2. Formule 467 des textes des sarcophages.

Bibliographie

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  • Jean-Bernard Sacriste, Les champs d'Ialou, Rites funéraires de l'Égypte antique, Orme, (ISBN 978-2-913543-02-7)
  • Suzanne Gertsch, Les treize Champs d'Ialou, Isis parle au Monde, S. Gertsch, (ISBN 978-2-9502934-0-4)
  • Joss Gastineau et Bob Gastineau, Le lieu du paradis des Egyptiens, L'Histoire de l'Antiquité d'après Bob, Nantes, Editions Amalthée, , 192 p. (ISBN 978-2-310-00395-7)

Lien externe

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